Psychologie

Haut potentiel et le syndrome de l’imposteur : pourquoi l’un amplifie l’autre ?

Dans les médias, le haut potentiel intrigue de plus en plus. Il est certain que ce mode de fonctionnement atypique ne laisse pas indifférent. Toutefois, influence-t-il certains phénomènes comme le syndrome de l’imposteur ? D’ailleurs, en quoi consiste ce syndrome ? Dans cet article, je vous explique pourquoi le haut potentiel peut accentuer le syndrome de l’imposteur.

Quelles sont les spécificités du haut potentiel ?

Une personne à haut potentiel a un QI, déterminé par un test (Wais 4 pour un adulte, Wisc 5 pour un enfant), supérieur à 130 (la moyenne est 100). Cet adulte a tendance à être facilement dans « l’hyper » ou le « trop » en permanence. Il s’agit surtout de l’image renvoyée par les adultes avec un mode de fonctionnement « classique ». Cependant, ce sont peut-être eux qui ne sont pas « assez ». Au fond, qu’est-ce que la normalité ? Vaste sujet de philosophie !

Un adulte haut potentiel est différent dans sa manière de réfléchir et de ressentir ses émotions. Il est souvent doté d’une grande clairvoyance et d’une hypersensibilité. Son perfectionnisme fait qu’il se retrouve à régulièrement douter de lui. D’où, un risque plus accru d’être victime du syndrome de l’imposteur.

Comment définir le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur correspond à un rejet du mérite. Il s’agit d’une humilité poussée à l’extrême. Les personnes concernées attribuent leur réussite à des raisons extérieures (la chance, le travail, l’intervention d’une tierce personne, une méprise, etc.). C’est pourquoi, elles ne se sentent pas à la hauteur des éloges qu’elles peuvent recevoir. Elles ont le sentiment de jouer un rôle et d’être très mauvaises. Elles pensent, à tort, que les autres vont bien finir par se rendre compte qu’elles n’ont rien à faire là.

Malheureusement, dans le monde professionnel, il se peut que certains collègues détectent ce syndrome chez vous et en abusent par jalousie. C’est tellement facile de déstabiliser une personne victime du syndrome de l’imposteur.

Existe-t-il un lien entre haut potentiel et le syndrome de l’imposteur ?

La remise en question et le doute font partie de l’ADN d’une personne à haut potentiel. Le zèbre (surnom donné par Jeanne Siaud Facchin) est un individu intelligent, très exigeant et brillant. Toutefois, il a une certaine clairvoyance et un perfectionnisme débordant. Ainsi, cela l’amène à percevoir la moindre faille dans ce qu’il vient d’accomplir. Dans ce cas, son pouvoir d’autosabotage va rapidement s’enclencher. Pour résumer, ce qu’il réalise n’est jamais bien. Il se dévalorise. Vive le petit diablotin (petit surnom que j’ai donné à ce syndrome qui m’ennuie régulièrement) !

Un adulte HPI a des facilités et n’a pas besoin de fournir de nombreux efforts pour réaliser certaines tâches. C’est pourquoi, il considère qu’il n’est pas légitime dans le succès attribué. Il pense que pour réellement réussir, il doit accomplir des choses exceptionnelles. Or, vous pouvez être fier de vous, même si vous avez atteint vos objectifs sans difficultés.

Haut potentiel et le syndrome de l'imposteurQuels sont les facteurs qui favorisent le syndrome de l’imposteur chez un HPI ?

Le lien entre haut potentiel et le syndrome de l’imposteur a plusieurs sources. Elles sont en corrélation avec le mode de fonctionnement atypique d’un HPI.

L’intelligence

Le lien entre un QI élevé et le syndrome de l’imposteur n’est pas concrètement acté. Cependant, certains experts mettent en avant le fait que l’effet de Dunning-Kruger pourrait accentuer ce sentiment d’imposture. L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif selon lequel les personnes intelligentes auraient une prédisposition à douter de leurs compétences et à les sous-estimer.

Le perfectionnisme

Les personnes à haut potentiel ont tendance à être très exigeantes envers elles-mêmes. Elles se donnent des objectifs vraiment difficiles à atteindre. Leurs attentes sont ainsi compliquées à combler. Or, les zèbres considèrent que ses objectifs et ses attentes correspondent à la réussite. Par conséquent, s’ils ne sont pas totalement atteints, c’est un échec, et ce quel que soit l’avis des autres personnes.

L’environnement

Ce syndrome de l’imposteur peut dépendre de l’environnement dans lequel nous évoluons. Si cet environnement ne favorise pas l’estime de soi, alors le sentiment d’imposture peut s’installer. Difficile de lutter contre ce petit diablotin, lorsque l’estime de soi est très basse.

Il peut être lié à l’enfance. Par exemple, si votre besoin de sécurité n’a pas été comblé et que vous avez grandi avec la peur d’être abandonné.

 

Quel que soit le facteur qui influence votre sentiment d’imposture, gardez en tête que les vrais imposteurs n’ont pas conscience de leur manque de compétences. Le syndrome de l’imposteur n’existe pas chez eux Dans votre entreprise, vous avez sûrement croisé comme moi des collègues incompétents, mais qui évoluent, malgré tout, car ils sont toujours enthousiastes et croient en eux.

Comment un adulte haut potentiel peut-il lutter contre le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur peut provoquer une angoisse et un stress chronique. C’est pourquoi, il est nécessaire de trouver une aide. Attention, aucune solution miracle n’existe. Cependant, quelques clés peuvent vous aider à atténuer ce sentiment d’imposture, telles que :

  • réaliser une thérapie cognitive et comportementale à l’aide l’un psychologue ;
  • s’investir dans le développement personnel.

L’objectif est de consolider votre estime de soi. Ces clés vous offrent l’opportunité de prendre conscience de vos qualités, de vos compétences et de vos capacités. Vous apprendrez à les mettre en valeur. Afin d’être totalement aligné, vous respecterez vos besoins et vous accueillerez vos émotions avec bienveillance et sans vous laisser déborder.

 

Il est évident qu’une personne à haut potentiel a une prédisposition à être victime du syndrome de l’imposteur. Néanmoins, vous connaissez désormais les sources de ce problème et avez quelques pistes pour dépasser ce sentiment d’imposture. Je vous invite à appliquer au quotidien l’accord toltèque « Faites toujours de votre mieux ». Bien entendu, ce mieux n’est pas figé, il change en fonction des circonstances.

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